mercredi 23 octobre 2013

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J'ai brisé mes dernières amulettes, leurs pouvoirs s'effacent et j'attend Son retour pour l'affronter. Plus de barrière, plus de protection, plus de "gants". Je suis là. Je t'attend. VIENS !!!

samedi 31 mars 2012

Mon expérience du Rêve Éveillé

TOUT CE QUI SUIT EST ABSOLUMENT VÉRIDIQUE, RÉSULTE D'UNE EXPÉRIENCE RÉELLEMENT VÉCUE SANS LE MOINDRE AJOUT DE MA PART




Après une nuit relativement courte, je me réveille bien plus tôt qu'à l'ordinaire à cause d'un cauchemar.

En me redressent sur mon lit, trempé et haletant, je découvre mon petit frère au milieu de ma moitié de chambre (pour info, je partage ma chambre avec lui, et comme la pièce forme un "L" on a chacun notre moitié et notre intimité), les lampes allumées, et lui habillé, comme s'il était levé depuis longtemps et qu'il cherchait quelque chose avant de partir.

Comme je le découvre chez moi alors que je dormais, je m'énerve sur lui en essayant de lui mettre sur le dos le fait que ma grasse matinée soit ruinée, qu'il a rien à foutre là etc. bref, c'est avec toute la vigueur du type tiré du lit que je bafouille un
"Putain, qu'est-ce tu fous là ? T'as pas honte de m'tirer du lit moi qui dormait si bien ?"

A la suite de quoi, pas décontenancé pour deux sous, il me répond
"Si j'étais toi, je regarderais l'heure."

Je commence à m'énerver, car personne n'a le droit de me réveiller (et même si ce n'est pas lui qui m'a réveillé, à ce moment-là je l'ai complètement oublié), et je lui dis d'un air profondément étonné par sa réplique
"Quoi ? Tu m'tires du lit pour m'dire ça ?"

- Tu devrais vraiment regarder l'heure...

- MAIS J'EN AI RIEN A FOUTRE DE L'HEURE BORDEL ! Moi qui dormait si bien, tu m'réveilles pour ÇA !!!"

A ce moment-là, il m'a regardé droit dans les yeux, la maison toute entière c'est mise à trembler, d'abord doucement puis de plus en plus violemment (mais bizarrement tout ce qu'il y avait sur les bibliothèques, tables, étagères et autres meubles ne faisaient que trembler, sans jamais tomber, tout comme moi d'ailleurs : tout semblait purement et simplement paralysé par la terreur et ne pouvait plus faire quoi que ce soit d'autre que trembler comme le sol sous nos pieds), ses yeux se sont illuminés d'une lueur rouge sombre menaçante et sa voix se transformait, comme si elle était déformé par un logiciel ou une machine, tombant dans les graves, ralentissant, comme si ce n'était plus lui mais une entité artificielle qui parlait à travers sa bouche.

Il m'a dit textuellement, alors que tout commençait à partir en compote autour de moi "Et qu'est-ce qui te dis que tu es bien réveillé ?".

J'étais absolument terrorisé, figé sur place, je n'arrivais plus ni à trembler ni même à respirer devant le spectacle que j'avais sous les yeux, et alors que ses dernières syllabes disparaissaient dans un écho cauchemardesque, l'image se déchira (j'ai pas de meilleure façon de l'écrire) devant mes yeux, comme si ce que vous voyez à l'instant même était agrippé par une patte griffue et tiré vers un coin de la pièce pour vous révéler... autre chose... derrière le voile de ma vision qui s'en allait, il y avait toujours ma chambre, mais dans un noir quasiment total. Je ne voyais plus que ces yeux qui me fixaient, cachés derrière une sorte de capuchon noir masquant tout autre trait de son visage.

Puis, lentement, le sol arrêta de trembler. Les bruits sourds de cette sombre démonstration de puissance s'estompèrent. Il n'y avait plus qu'une silhouette noire qui m'observait de ses yeux rouges incandescents.

Lentement, je retrouvais le contrôle de mon corps, je sentais mon cœur battre à 800 battements par minutes, ma poitrine c'est subitement gonflée pour récupérer l'oxygène dont cette longue paralysie m'avait privée, puis, lentement, je me calmais.

J'ai lutté un instant qui m'a paru duré milles ans pour retrouver un rythme cardiaque et respiratoire techniquement supportable, car la silhouette était toujours là. Il m'a fallu un sacré effort de volonté pour déplacer ma main vers l'interrupteur de ma lampe de chevet et l'allumer afin d'y voir quelque chose, mais je l'ai fait.

La lumière c'est allumée, la chambre c'est éclairée, et là j'ai découvert que la silhouette n'était en fait que la chaise sur laquelle j'avais empilé mes vêtements la veille avant de me coucher et que les lumières rouges que je prenais pour des yeux n'étaient que le soleil qui commençait tout juste à se lever, dont la lumière était coupée en deux par les branches de mon arbre.

J'ai lâché un immense souffle de soulagement. Je venais d'assister à ma première rencontre avec l'Obscur, j'étais parfaitement réveillé du début à la fin et il était 05h17.

mercredi 28 décembre 2011

La légende des Frères Alambique


Il y a fort longtemps, le monde de Sacornath vivait dans la paix et une relative tranquillité ; les différents seigneurs se respectaient, aucune région à travers les deux continents n’était exclue des échanges commerciaux et aucun étudiant d’aucune race n’était exclu de s’inscrire à l’Académie de Magie de Voris, la grande cité capitale du plan, pour peu qu’il avait les moyens (lui ou un mécène le sponsorisant) de payer les frais de scolarité assez élevés exigés par l’établissement. Mais même une cité aussi ancienne et respectable que Voris n’est pas dispensée de ses quartiers mal famés, et aucun n’est pire que le quartier des Frères Alambiques.

Autrefois s’y dressait une boutique d’alchimie de renom tenue par la famille Petra. Le propriétaire, le maître apothicaire Sedan Petra, avait trois fils, tout trois formés dans l’art des potions et des antidotes : les aînés étaient deux vrais jumeaux : Denob et Taler, et le dernier, de plusieurs années plus jeune que ses frères, s’appelait Adin. Malheureusement, il n’y avait pas assez de travail pour trois dans sa boutique, si bien que lorsque vint le temps pour lui de céder sa place, il ne donna la boutique qu’aux deux aînés, laissant son plus jeune fils avec pour seul héritage la promesse d’une somme d’argent suffisamment importante pour payer des études à l’Académie, ce qui était une compensation plutôt équitable.

Denob et Taler, ambitieux, avides et jalousant la coquette somme d’argent leur filant sous le nez, décidèrent qu’il était temps pour leur père et leur petit frère de disparaître... Ils concoctèrent un poison fulgurant qu’ils injectèrent dans leurs aliments et attendirent patiemment l’heure du souper pour passer à l’acte, mais leur plan ne se passa pas comme prévu : si Sedan arriva à l’heure habituelle autour de la table et mourut rapidement après ingestion du venin, Adin fut retardé par le vampire Hektoör, l’un des capitaines de la garde de la ville, car celui-ci désirait passer commande auprès de la famille Petra, si bien qu’il n’arriva sur les lieux que pour y trouver son père en train de se tordre de douleur et ses frères en train de sourire d’un air mauvais, avant de tourner les yeux sur leur cadet et de se crier mutuellement « Attrapes-le ! ».

Adin comprit aussitôt ce qui s’était passé et prit la fuite ; après avoir semé ses frères, il se cacha chez des amis quelques jours, changeant régulièrement d’endroit, jusqu’à ce qu’il ait réuni suffisamment d’affaires pour fuir la ville et ne plus y revenir. Selon la légende, il trouva refuge dans le havre elfique de Lloresnia où ses descendants vivraient encore, mais là n’est pas notre histoire.

Après la mort de leur père et la fuite de leur frère, Denob et Taler se partagèrent le travail et la fortune de l’entreprise familiale puis reprirent le flambeau de leur enseigne, mais ils ne tardèrent pas à perdre des clients lorsque ceux-ci constatèrent que depuis que les jumeaux avaient repris l’affaire, la marchandise était de bien moindre qualité que du temps de leur père. Alors, les deux frères décidèrent de tirer parti de leur spécialité, les poisons, pour palier à ce manque à gagner, ils en produisirent alors des quantités impressionnantes qu’ils vendirent à prix défiant toute concurrence à la pègre sous toute ses formes.

Ceux que l’on appelait désormais « les Frères Alambique » dans le milieu étaient bien partis pour devenir très riche, mais le destin se range rarement en faveur des hommes mauvais, si bien qu’un jour, un accident arriva. Nul aujourd’hui n’en connait la cause exacte, mais ce qui est sûr, c’est qu’une fiole d’un de leurs produits parmi les plus toxique tomba de son étagère, se brisa et répandit son contenu sur le sol de leur cave avant de glisser jusqu’à la rigole d’évacuation, puis de couler jusqu’aux égouts…

En moins de deux jours, les eaux de toute la région furent contaminées et la moitié de la population Vorisiane, dont les Frères Alambique, trépassa sous les effets du poison. Après cela, la toxine finit par se diluer et disparaître, les champs, incultivable durant près d’un an, furent décontaminés et la vie reprit son cours ; mais jamais personne ne revint s’installer dans la vieille boutique d’alchimie des Frères Alambique.

Plusieurs fois, les autorités de la ville tentèrent de la faire raser, mais nul n’eut jamais le courage d’essayer : en effet, les âmes tourmentés de Denob, Taler et de leur père hanteraient toujours les lieux, et, depuis peu, une nouvelle rumeur insinuerait qu’une créature terrifiante y aurait élu domicile, dormant au fond de la cave où subsisteraient encore des montagnes de fioles de poisons redoutables invendus…

(L'image fournit ici n'est pas de moi et est fournit à titre purement illustratif)