samedi 31 mars 2012

Mon expérience du Rêve Éveillé

TOUT CE QUI SUIT EST ABSOLUMENT VÉRIDIQUE, RÉSULTE D'UNE EXPÉRIENCE RÉELLEMENT VÉCUE SANS LE MOINDRE AJOUT DE MA PART




Après une nuit relativement courte, je me réveille bien plus tôt qu'à l'ordinaire à cause d'un cauchemar.

En me redressent sur mon lit, trempé et haletant, je découvre mon petit frère au milieu de ma moitié de chambre (pour info, je partage ma chambre avec lui, et comme la pièce forme un "L" on a chacun notre moitié et notre intimité), les lampes allumées, et lui habillé, comme s'il était levé depuis longtemps et qu'il cherchait quelque chose avant de partir.

Comme je le découvre chez moi alors que je dormais, je m'énerve sur lui en essayant de lui mettre sur le dos le fait que ma grasse matinée soit ruinée, qu'il a rien à foutre là etc. bref, c'est avec toute la vigueur du type tiré du lit que je bafouille un
"Putain, qu'est-ce tu fous là ? T'as pas honte de m'tirer du lit moi qui dormait si bien ?"

A la suite de quoi, pas décontenancé pour deux sous, il me répond
"Si j'étais toi, je regarderais l'heure."

Je commence à m'énerver, car personne n'a le droit de me réveiller (et même si ce n'est pas lui qui m'a réveillé, à ce moment-là je l'ai complètement oublié), et je lui dis d'un air profondément étonné par sa réplique
"Quoi ? Tu m'tires du lit pour m'dire ça ?"

- Tu devrais vraiment regarder l'heure...

- MAIS J'EN AI RIEN A FOUTRE DE L'HEURE BORDEL ! Moi qui dormait si bien, tu m'réveilles pour ÇA !!!"

A ce moment-là, il m'a regardé droit dans les yeux, la maison toute entière c'est mise à trembler, d'abord doucement puis de plus en plus violemment (mais bizarrement tout ce qu'il y avait sur les bibliothèques, tables, étagères et autres meubles ne faisaient que trembler, sans jamais tomber, tout comme moi d'ailleurs : tout semblait purement et simplement paralysé par la terreur et ne pouvait plus faire quoi que ce soit d'autre que trembler comme le sol sous nos pieds), ses yeux se sont illuminés d'une lueur rouge sombre menaçante et sa voix se transformait, comme si elle était déformé par un logiciel ou une machine, tombant dans les graves, ralentissant, comme si ce n'était plus lui mais une entité artificielle qui parlait à travers sa bouche.

Il m'a dit textuellement, alors que tout commençait à partir en compote autour de moi "Et qu'est-ce qui te dis que tu es bien réveillé ?".

J'étais absolument terrorisé, figé sur place, je n'arrivais plus ni à trembler ni même à respirer devant le spectacle que j'avais sous les yeux, et alors que ses dernières syllabes disparaissaient dans un écho cauchemardesque, l'image se déchira (j'ai pas de meilleure façon de l'écrire) devant mes yeux, comme si ce que vous voyez à l'instant même était agrippé par une patte griffue et tiré vers un coin de la pièce pour vous révéler... autre chose... derrière le voile de ma vision qui s'en allait, il y avait toujours ma chambre, mais dans un noir quasiment total. Je ne voyais plus que ces yeux qui me fixaient, cachés derrière une sorte de capuchon noir masquant tout autre trait de son visage.

Puis, lentement, le sol arrêta de trembler. Les bruits sourds de cette sombre démonstration de puissance s'estompèrent. Il n'y avait plus qu'une silhouette noire qui m'observait de ses yeux rouges incandescents.

Lentement, je retrouvais le contrôle de mon corps, je sentais mon cœur battre à 800 battements par minutes, ma poitrine c'est subitement gonflée pour récupérer l'oxygène dont cette longue paralysie m'avait privée, puis, lentement, je me calmais.

J'ai lutté un instant qui m'a paru duré milles ans pour retrouver un rythme cardiaque et respiratoire techniquement supportable, car la silhouette était toujours là. Il m'a fallu un sacré effort de volonté pour déplacer ma main vers l'interrupteur de ma lampe de chevet et l'allumer afin d'y voir quelque chose, mais je l'ai fait.

La lumière c'est allumée, la chambre c'est éclairée, et là j'ai découvert que la silhouette n'était en fait que la chaise sur laquelle j'avais empilé mes vêtements la veille avant de me coucher et que les lumières rouges que je prenais pour des yeux n'étaient que le soleil qui commençait tout juste à se lever, dont la lumière était coupée en deux par les branches de mon arbre.

J'ai lâché un immense souffle de soulagement. Je venais d'assister à ma première rencontre avec l'Obscur, j'étais parfaitement réveillé du début à la fin et il était 05h17.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire